le désir d’organiser un festival de films des minorités de genre et sexuelles est né d’un constat simple :
Ce que l’on ne voit pas, ce qui n’est pas montré n’a pas véritablement sa place dans la société.
Le cinéma est un médium puissant, populaire dans le plus noble sens du terme et rassembleur. Les minorités de genre et sexuelles ont besoin d’espaces d’expression, elles ont besoin d’une réelle représentation.
La journaliste Marie Labory évoque dans un récent article pour la revue Well Well Well le problème de la représentation des minorités sexuelles au cinéma : « Il me semble qu’avant d’entendre parler de nous à travers le regard d’un cinéaste hétéro, aussi juste soit-il, nous avons besoin de NOUS entendre parler de nous, c’est un préalable. Une nécessité pour laver toutes ces années d’invisibilité […] ».
Représenter, montrer, débattre, voilà ce qui permet une réelle visibilité des minorités de genre et sexuelles. C’est de cette idée qu’est né le projet TRANSPOSITION.
TRANSPOSITION fera la part belle aux films qui abordent des thématiques propres à ces minorités. Le projet ne se réduit pas à un groupe ou une communauté, mais se veut une démarche inclusive.
La sélection, composée de films et de documentaires (dont certains demeurent inconnus du grand public) a pour objectif de faire découvrir la richesse des productions cinématographiques sur ces thématiques, en touchant un large public.
Le festival se tiendra à Annecy, en mai 2016, période privilégiée des Marches des Fiertés, et se déroulera sur 10 jours.
Au-delà de la représentation et diffusion de supports, le festival sera également ponctué d’événements : des débats faisant intervenir des réalisateurs/trices ou des acteurs/trices, des conférences, et parce que ce festival s’inscrit dans une dynamique conviviale et festive, il se terminera par une soirée de clôture qui prendra place au Brise Glace.
Pourquoi « Transposition » ?
« (…) La transposition, c’est ce petit exercice de gymnastique mentale que la grande majorité des hétéros de cette planète ne font jamais. Je me suis imaginée à la place des héros masculins du grand écran… J’étais Tony dans West Side Stoy, j’étais Edward aux mains d’argent, j’étais Valmont, j’étais Roméo (…) »
Marie Labory – Well Well Well
Le cinéma offre des modèles : couples mythiques, histoires de coups de foudre, de déchirures, de passions incandescentes. Pourtant, force est de constater que les minorités sexuelles et de genre ne sont que peu représentées dans la production cinématographique. Quels modèles s’offrent à l’adolescent.e en pleine construction de son identité de genre, à celui ou celle qui découvre ses préférences sexuelles ? On ne tombe pas par hasard sur un film abordant ces thématiques. Regarder un film ou un documentaire procède déjà d’une certaine volonté, ces films-là, ces modèles-là, il faut aller les chercher, les débusquer au détour d’une filmographie ou d’un programme de cinéma, les représentations sont confidentielles, c’est un choix, presque déjà une démarche militante. Les minorités sexuelles et de genre n’ont d’autres choix que de s’adonner à cet exercice de transposition.